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Qu'est-ce que la fibre optique ?
Tout comme l’ADSL, la fibre optique est une technologie qui permet d’avoir accès à une connexion Internet. Au quotidien, les utilisateurs qui passent par un réseau fibre pourront constater qu’il existe de nombreuses différences entre l’ADSL et le Très haut débit.
Pour cause, la fibre optique est au moins dix fois plus rapide que sa prédécesseure. Et c’est normal, car contrairement à l’ADSL qui utilise le réseau cuivre d’une ligne téléphonique, la fibre optique est acheminée via un support physique aussi fin et souple qu’un cheveux. Un câble contenant des fils de verre ou de plastique qui permet le transfert de données IP très rapidement via la lumière et sur de grandes distances
Conséquence : elle ne subit ni affaiblissement ni perturbation électro-magnétique. En effet, contrairement aux fils de cuivre et aux technologies xDSL, qui subissent une atténuation importante passés quelques kilomètres, le signal de la fibre optique ne décline presque pas avec la distance (affaiblissement de l’ordre de 0.2 dB/km à comparer aux 15 dB/km du cuivre).
Il est bon de savoir que, sur le marché de l'internet fixe, on distingue deux types de technologies qui permettent d'avoir accès au Très Haut Débit : la fibre FttH et la fibre FttLa. D'ailleurs, pendant des années, il y a eu confusion. Car, elles ont été toutes les deux associées à la fibre. Mais, depuis 2016, le débat est clos entre la "vraie" fibre (FttH) et la "fausse" fibre (FttLa). Les opérateurs sont maintenant obligés de faire la différence entre les deux :
- La fibre FttH : FTTH est l'acronyme anglais de "Fiber to the Home" que l'on peut traduire en français par "fibre jusqu'au domicile". L'abonné est alors directement raccordé par une fibre optique de "bout en bout". La fibre est tirée entre le nœud de raccordement optique (NRO) et l'intérieur du logement pour être raccordée à un modem.
- La fibre FttLa : FTTLA (Fiber to the Last amplifier) signifie littéralement en français "fibre jusqu'au dernier amplificateur". Il s'agit de l'architecture réseau utilisée par SFR-Numericable. On parle également de fibre optique avec terminaison coaxiale. L'ensemble du réseau horizontal est en fibre optique. Mais, plutôt que d'aller jusqu'au logement, la fibre s'arrête généralement à une armoire de rue ou un boîtier dans la cave d'un immeuble. Les données sont alors acheminées sur des câbles coaxiaux qui servent également à la diffusion de la TV câblée. La fibre FttLa, ce n'est ni plus ni moins que le câble, même si ça reste du Très-Haut-Débit.
Et comme la fibre est en perpétuelle évolution, les opérateurs ont tenu à l’améliorer encore plus. On a ainsi pu assister à l’arrivée de nouveaux réseaux fibre : le 10G-EPON chez Free et le XGS-PON chez Orange, SFR et Bouygues Telecom. L’objectif ? Equiper leurs installations fibre d’une technologie beaucoup plus rapide, qui permet même d’atteindre un débit maximal de 10 Gb/s.
Encore en cours de déploiement sur tout le territoire, cette technologie sera bientôt la norme. Un passage de relais logique entre l’ADSL et la fibre ultra-puissante, quand l’une aura totalement disparu du territoire, l’autre permettra d’atteindre des vitesses de connexion ultra-rapides.
Quels sont les avantages de la fibre optique ?
On l’a dit, la fibre est bien plus rapide que l’ADSL. Et c’est d’ailleurs son avantage principal. Alors que l’ADSL plafonnait à 15 Mb/s maximum, le Très haut débit permet d’obtenir une vitesse de connexion bien supérieure, avec un minimum de 100 Mb/s et jusqu’à 8 Gb/s sur certaines offres internet actuelles.
Et l’exploit qu’elle réussit à accomplir, c’est que cette excellente vitesse de connexion est ultra rapide en téléchargement comme en envoi de données. D’ailleurs, certains opérateurs comme Free ou SFR affichent des box premiums avec un débit fibre jusqu’à 8 Gb/s en download comme en upload.
Avoir un excellent débit symétrique, c’est surtout très pratique pour télécharger un fichier avec un super débit. Pouvoir envoyer un fichier avec un super débit, c'est bien aussi. Le débit symétrique, c'est donc très pratique pour envoyer des fichiers dans le cloud ou les partager avec ses amis.
En plus d’avoir apporté un débit vraiment augmenté, la fibre est arrivée avec, dans ses bagages, un temps de latence réduit. Souvent appelé « ping », il s’agit du temps de parcours des données entre le serveur et votre écran. Elle se matérialise sous la forme de décalages souvent gênants. Bien connue des amateurs de jeux-vidéo en streaming, la latence est désormais très réduite grâce à la fibre et la transmission des données beaucoup plus rapide.
Au-delà du débit fibre bien plus rapide et d’une latence fortement réduite, le Très haut débit permet des usages simultanés sans compromis. Avec la fibre, il est beaucoup plus facile de multiplier les usages chez soi avec, par exemple, le visionnage d’une série en 4K, une partie de jeux-vidéo en ligne et un peu de réseaux sociaux sur son smartphone, le tout en Wi-Fi ou en filaire, sans ralentissement flagrant.
Bref, de nombreux avantages appréciables au quotidien.
Au 30 septembre 2023, près de 31000 communes françaises étaient au moins partiellement raccordables à la fibre optique. La vôtre en fait-elle partie ?
Quels sont les inconvénients de la fibre ?
Oui, la fibre possède de nombreux avantages, mais on doit avouer qu’elle n’est pas 100% parfaite…
On pense d’abord à son coût d’installation, qui peut s’avérer être un gros poste de dépense quand notre logement n’a pas encore été raccordé par la fibre optique. Chez certains opérateurs, les frais d’installation du Très haut débit peuvent grimper jusqu’à 299€ pour un raccordement aérien par exemple.
Mais soyez rassuré, très peu de logements aujourd’hui ne sont pas équipés d’un boîtier fibre. Il est donc très peu probable que vous ayez à régler ces frais d’installation.
Sur le déploiement de la fibre optique cependant, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne… En zones RIP notamment, qui sont les moins densément peuplées. Néanmoins, le déploiement de la fibre dans ces zones progresse à un rythme soutenu.
C’est d’ailleurs souvent dans les endroits mal desservis que le casse-tête de la qualité de service et des interventions est le plus important. Il est en effet fréquent que lors d’un raccordement, certaines installations fibre soient endommagées. Câble arraché, mauvais branchement, échec de raccordement… des péripéties qui font d’ailleurs mauvaise presse à la fibre optique et qui freinent certains utilisateurs à passer le cap du Très haut débit.
Mais, consciente des enjeux liés à la qualité des réseaux en fibre optique, l’Arcep veille au grain et a même mis en place dès 2019 des travaux de concert avec les opérateurs « afin de résoudre les difficultés observées ».
Question fréquente : avant de sauter le pas du Très haut débit, vous vous demandez peut-être si on peut prendre l'ADSL quand on a la fibre ? Nos experts ont répondu à la question !
Quelle offre fibre choisir ?
La fibre optique est proposée par tous les grands opérateurs, à savoir Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, qui disposent aussi bien d'une gamme d'offres internet en ADSL et leur équivalent en fibre optique. Ils proposent même chacun plusieurs abonnements à Internet en fibre optique, avec des débits maximum théoriques qui sont différents d'une box internet à une autre.
Néanmoins, les quatre grands opérateurs ne sont pas les seuls à proposer la fibre. Il y a aussi des opérateurs alternatifs. Ils louent les infrastructures et le réseau de SFR, Bouygues ou Orange, afin de proposer des offres Très-Haut-Débit via la fibre. Les plus connus sont Sosh et RED, les filiales à bas coût de Orange et SFR.
Sur le marché des box internet fibre, il y a en permanence plus de 70 offres. Seulement, comment choisir son offre fibre ? C'est là toute la question. Avant de faire un choix, il faut au préalable réaliser un test fibre (car on ne peut pas toujours choisir son opérateur fibre) et déterminer quels sont vos besoins et passer en revue plusieurs critères.
Choisir une offre fibre, c'est d’abord choisir un débit. En effet, sur le marché des box fibre, il est possible de trouver des offres avec un débit fibre minimum 400 Mb/s et jusqu'à 8 Gb/s.
Pour information, dans leur grande majorité, les offres fibre délivrent un débit jusqu'à 1 Gb/s. C'est devenu la norme. Enfin, choisir un forfait fibre, c'est aussi une histoire de prix. Sachez qu'il est possible de trouver une box fibre à partir de 20€/mois, parfois moins en promo. Mais, les tarifs peuvent aller jusqu'à 50€/mois en fonction des services qui sont inclus dans les offres.
Au-delà du prix, du débit ou encore de la norme Wi-Fi incluse dans la box fibre, vous devrez aussi faire attention à l’engagement. Si vous avez la bougeotte et que vous souhaitez rester au courant sur les différentes promotions ponctuelles, alors tournez-vous plutôt vers les box sans engagement, souvent moins chères que les offres avec un contrat de 12 mois.
Découvrez les box fibre de chaque opérateur et comparez les débits, prix et services pour trouver l'offre adaptée à vos besoins.
Votre logement est-il éligible à la fibre ?
L’objectif de l’Etat est clair : d’ici fin 2025, 98% des foyers devront être éligibles à la fibre optique et en 2030, 100% pourront souscrire une box fibre. Mais vous l’avez compris, selon où vous habitez, la couverture en Très haut débit peut ne pas être encore optimale…
En attendant, le plus important reste de savoir si vous êtes déjà éligible à la fibre ou quand vous y aurez accès. Pour cela, rien de plus simple : il vous suffit de faire un test d’éligibilité. Rapide, gratuit et instantané, il vous permettra de savoir si vous avez la fibre optique à votre adresse et chez quel opérateur.
Autre solution : naviguer sur une carte fibre et voir si votre logement est raccordé au Très haut débit classique ou XGS-PON. Mais aussi vérifier si la fibre est déjà arrivée dans votre rue en regardant si vos voisins y sont éligibles.
Dans le cadre de l'installation de la fibre optique dans une maison, ces travaux commencent dans la rue, au niveau du point de branchement optique (PBO). C'est là qu'arrivent les câbles optiques qui desservent le quartier. Un technicien doit alors intervenir pour faire le raccordement final entre le PBO et votre maison. Puis, de votre maison jusqu'à l'endroit où vous souhaitez installer la prise terminale optique, sur laquelle votre box sera connectée. Vous pourrez voir dans notre dossier spécial que c'est très simple, le plus souvent, et comment font les techniciens pour faire une installation la plus discrète possible.
Dans le cadre d'une installation de la fibre optique dans un immeuble ou un appartement, c'est encore plus simple. Car, si vous êtes éligible, la fibre optique arrive directement dans votre immeuble, et même à votre étage. Le technicien n'aura plus qu'à tirer la fibre de votre palier jusqu'à la prise terminale optique.
Enfin, si votre maison ou votre appartement a déjà été fibré, l'installation de la fibre est simple comme bonjour, puisqu'il y a déjà une prise terminale optique sur laquelle brancher votre box fibre. Il n'y aura alors plus qu'à activer la ligne en souscrivant une box fibre.
Pour résumer, les différentes étapes du raccordement sont les suivantes :
- Le déploiement de la fibre optique commence au NRO (Noeud de raccordement optique)
- Dans un second temps, la fibre est déployée dans la rue vers les habitations.
- Le déploiement de la fibre optique nécessite ensuite l'installation d'un PBO (Point de Branchement Optique), encore plus proche des logements.
- Reste alors une étape avant de pouvoir bénéficier du Très Haut Débit grâce à la fibre optique : le raccordement final avec l’installation d’une PTO (Prise terminale optique).
Malgré les efforts déployés par les opérateurs pour installer leur réseau fibre sur tout le territoire, certaines zones sont encore dépourvues de Très haut débit. Alors, pour accélérer ce déploiement, l’ARCEP a émis une recommandation intitulée en décembre 2015 qui s’intitule « Mise en œuvre de l’obligation de complétude des déploiements des réseaux en fibre optique jusqu’à l’abonné en dehors des zones très denses ».
Dans ce document, l’ARCEP accorde aux opérateurs d’infrastructure (ou d’immeuble) une certaine souplesse dans leurs obligations de complétude, leur permettant ainsi de raccorder certains locaux « sur demande ».
Cela concerne les locaux situés en zone AMII, où le raccordement ou l’installation d’une ligne FTTH peut représenter un coût élevé. Cela représente généralement 5 à 10% des locaux à raccorder, conformément au seuil maximal fixé par l’ARCEP.
L’opérateur d’infrastructure doit obligatoirement déclarer ces locaux raccordables sur demande afin que l’ARCEP et les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) puissent les identifier.
Comment ça marche exactement ? Lorsqu’un client éligible au raccordement « sur demande » souhaite accéder à la FTTH, il doit en informer le fournisseur d’accès à Internet (Orange, SFR, Free ou Bouygues Telecom) qu’il a sélectionné. Le FAI contacte ensuite l’opérateur d’infrastructure pour installer le PBO (point de branchement optique), nécessaire pour raccorder le local à la fibre.
L’opérateur d’infrastructure dispose alors d’un délai de 6 mois pour effectuer cette installation.
Où en est le déploiement de la fibre en France ?
En France, le déploiement de la fibre optique est organisé par le plan France Très-Haut-Débit, qui a divisé le pays en trois parties.
- D'un côté, il y a les zones très denses, qui regroupent les 106 plus grandes villes. Dans les zones très denses, où chaque opérateur (Orange, SFR, Bouygues, Free) déploie son réseau, c’est d’ailleurs là que le déploiement de la fibre est le plus avancé.
- Ensuite, il y a les zones AMII, moyennement denses, qui englobent 3600 communes de plus petites tailles. Le réseau fibre est déployé par Orange et SFR. Mais, comme il est mutualisé, les autres opérateurs peuvent le louer et commercialiser leurs offres. En zones AMII, le déploiement de la fibre est presque aussi avancé qu’en ZTD.
- Et puis, il y a les zones RIP, les moins densément peuplées, qui intéressent moins les quatre grands opérateurs, car pas assez rentables. Ce sont donc les collectivités territoriales qui supportent le déploiement de la fibre et confient une mission de service public à un opérateur d'infrastructure en charge du réseau d'initiative publique.
C'est lui qui a la charge de déployer la fibre et de louer son réseau à des opérateurs qui pourront commercialiser leurs offres. En zones RIP, vous vous en doutez, le déploiement de la fibre prend plus de temps. Néanmoins, le déploiement de la fibre en zones RIP progresse à un rythme soutenu.
Si le déploiement de la fibre a démarré en 2010, il devrait se poursuivre jusqu’en 2030 pour arriver à l’objectif fixé par l’Etat : 100% des foyers français devront être éligibles à la fibre d’ici cette date butoir.
Et qui dit 100% fibre dit forcément fin de l’ADSL… Cette fois-ci, c’est l’affaire d’Orange, qui est en charge du décommissionnement du réseau cuivre et qui a remis un calendrier prévisionnel à l’Arcep permettant d’encadrer la fin de l’ADSL.
Ce plan de fermeture du réseau de boucle locale cuivre est composé de 7 lots de communes et devrait s’intensifier entre 2026 et 2030, même s’il a déjà commencé début 2025 avec la fermeture de l’ADSL dans 164 communes.
A terme, en 2030 donc, 40 millions de locaux n’auront plus accès à l’ADSL et la page du Haut débit sera ainsi définitivement fermée.
Votre ville est-elle déjà concernée par la fin de l'ADSL ? Vérifiez-le sur cette carte sur la fin de l'ADSL
Des perspectives d'évolution quasi infinies
Même si la fibre optique classique n’est pas encore une réalité pour tous les Français, elle est d’ores et déjà en pleine mutation. On l’a dit, la fibre XGS-PON et 10G-EPON permet d’atteindre des débits maximum de 10 Gb/s. C’est déjà énorme et même bien supérieur à ce dont on a réellement besoin dans nos usages du quotidien.
Pour autant, les opérateurs sont déjà en train de réfléchir au futur de la fibre. On commence en effet à parler de 25 Gb/s voire 50 Gb/s, soit cinq fois plus de débit que ce que l’on connait aujourd’hui.
Orange est d’ailleurs l’un de ceux qui travaillent sur la future génération de PON : le 50G-PON, une triple coexistence de trois technologies PON sur la même infrastructure fibre qui permettrait de propulser encore plus loin la puissance du Très haut débit. Destinés aux entreprises et à la collecte de réseaux mobiles dans un premier temps, ces 50 Gb/s pourraient être adaptés à des usages résidentiels, quand les besoins seront avérés.
Mais si la fibre n’a pour l’instant pas de concurrent direct, elle pourrait un jour être challengée par la 6G. Actuellement, le réseau mobile le plus récent (la 5G), permet d’atteindre un débit maximal théorique de 2,1 Gb/s grâce à la bande de fréquence des 3,5 GHz. Mais l’arrivée de la 6G pourrait bien rebattre les cartes : un record a en effet été enregistré pour ce futur réseau mobile avec un débit de 938 Gb/s, rien que ça !
Vous imaginez, à terme, une box 6G remplacer les traditionnelles box internet ? Ce n’est pour le moment pas à l’ordre du jour mais la fibre optique comme la 6G ont encore de (très) beaux jours devant elles…