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Tout savoir sur l'ADSL et le VDSL

Dossier d'information sur les technologies xDSL regroupant les connexions ADSL et VDSL2.

Un modem avec une prise ADSL
Maxime Blondet - modifié le 08/12/2023 à 11h08
Sommaire

Les technologies ADSL et VDSL reposent toutes sur l'utilisation de la paire de cuivre utilisée pour le téléphone. C'est sur ce fil de cuivre, qui court de votre prise murale jusqu'au central téléphonique, que sont transportés les signaux de voix (téléphonie) et les signaux numériques IP (Internet). En une phrase, l'ADSL, c'est l'internet haut débit via la ligne téléphonique.

C'est quoi l'ADSL et le VDSL ?

xDSL est l'abréviation de "x" Digital Subscriber Line. Il s'agit du nom générique donné à la famille de technologies permettant d'atteindre des hauts débits de transmission sur le réseau cuivré traditionnellement dédié à la téléphonie analogique. Le sigle anglais xDSL fait référence à plusieurs technologies parmi lesquelles on peut citer l'ADSL et le VDSL. Mais, concrètement, c'est quoi l'ADSL et le VDSL et quelles sont les caractéristiques de ces deux technologies ?

L'ADSL 

Le sigle ADSL signifie Asymmetric Digital Subscriber Line et peut-être traduit par "Ligne d'abonné numérique à débit asymétrique". Assimilé à l'internet haut-débit, l'ADSL consiste à diviser la bande passante en 3 parties : une première partie sert au transport de la voix et aux communications téléphoniques, une seconde qui est dédiée aux données envoyées du domicile vers le réseau (upload ou données montantes) et une troisième qui est réservée aux données descendantes qui correspondent au téléchargement (download). Avec l’ADSL de base, le débit en téléchargement (flux de données reçus) est compris entre 1 Mb/s et 8 Mb/s. Quant au débit en envoi, il ne dépasse pas 1 Mb/s.

L’ADSL a ensuite connu une première évolution : l'ADSL2+. Cette technologie, qui exploite le même système de connexion, utilise des fréquences plus élevées que l’ADSL et assure un meilleur débit. Grâce à l'ADSL2+, il est possible d'avoir un débit descendant jusqu'à 20 Mb/s. En revanche, en émission, le débit maximum est de 1 Mb/s comme en ADSL.

Le débit ADSL dépend de l'éloignement qu'il y a entre l'abonné et le central téléphonique

Puis, il y a encore eu une évolution : le ReADSL (Reach Extended ADSL 2). C'est une variante de l'ADSL2+ homologuée par l'autorité de Régulation des Télécommunications (ARCEP) en mai 2005. Le principe de cette technologie est d'envoyer un signal plus fort au niveau de votre central téléphonique, afin de repousser un peu plus loin la limite de l'éligibilité. Concrètement, grâce au READSL, les lignes téléphoniques avec un affaiblissement théorique compris entre 70 et 78 dB pouvaient espérer un débit compris entre 512 Kb/s et 2 Mb/s.

Le VDSL2

Le sigle VDSL signifie Very High Bit Rate Digital Suscriber Line. Apparue en 2013, la technologie VDSL2 a été conçue pour apporter des services triple play (internet, téléphonie fixe, télévision) en utilisant des bandes de fréquences hautes, allant de 8 à 30 MHz, contre seulement 2,2 MHz pour l'ADSL. Le VDSL2 améliore sensiblement les débits en réception et en émission sur les lignes téléphoniques. Il est en effet capable de fournir des débits symétriques jusqu'à 95 Mb/s. Selon l'Arcep, au 30 juin 2022, près de 6 millions des lignes téléphoniques étaient éligibles à la technologie VDSL2. 

Les débits de l'ADSL et du VDSL2 en pratique

En matière d'offre internet, les opérateurs communiquent toujours des débits maximum théoriques. Quant au débit réel, celui qui est vraiment délivré par votre box, il est presque toujours inférieur. Pour trois raisons :

Tout d'abord, le débit ADSL / VDSL varie en fonction de l'encombrement du réseau, c'est à dire que plus il y a des personnes qui utilisent le réseau internet xDSL en même temps, plus votre débit est faible.

Ensuite, il y a la diaphonie, c'est à dire que votre ligne souffre d'interférences électromagnétiques, ce qui entraîne un débit fluctuant.

Enfin, en ADSL, comme en ADSL2+ ou en VDSL2, le débit varie en fonction de la distance entre l'abonné et le nœud de raccordement, le NRA. Plus l'éloignement est important, plus les débits sont faibles. Par exemple, les internautes les plus éloignés du central téléphonique (au-delà de 5 à 6 km) sont susceptibles d'avoir une vitesse limitée à 1 Mb/s. En outre, afin de pouvoir profiter des bénéfices de l'ADSL2+ et du VDSL2, il ne faut pas que l'abonné soit trop loin du central téléphonique.

En ADSL2+, par exemple, l'internaute ne profite réellement de meilleurs débits, à savoir jusqu'à 25 Mb/s que si sa ligne n'excède pas une longueur de 2500 mètres. Au-delà, les débits entre l'ADSL et l'ADSL2+ sont quasi identiques. Quant au VDSL2, il est réellement plus performant que l'ADSL2+ que sur les lignes qui n'excèdent pas 1.200 mètres. On estime qu'une ligne VDSL2 peut synchroniser à 95 Mb/s en réception à un demi-kilomètre. Le débit est ensuite divisé par deux à chaque tranche supplémentaire de 500 mètres de ligne (50 Mb/s pour 1000 mètres et 25 Mb/s pour 1500 mètres).

Au cœur du réseau ADSL : le NRA

Le NRA, c'est le Nœud de Raccordement d'Abonnés. C'est un local technique sécurisé dont on entend souvent parler mais qui reste méconnu. C'est le cœur du réseau ADSL, ADSL2+ et VDSL. En effet, les NRA sont les centraux téléphoniques de l'opérateur historique Orange (ex France Télécom) dans lesquels aboutissent les lignes téléphoniques des abonnés, quel que soit leur fournisseur d'accès ADSL. En 2022, on en comptait plus de 21500 sur l'ensemble du territoire.

Votre ligne est reliée de chez vous jusqu'à une armoire de rue, puis à un sous-répartiteur (SR ou SRA) qui regroupe plusieurs lignes d'un même quartier par exemple. Elle repart ensuite jusqu'au nœud de raccordement principal où sont connectées toutes les paires de cuivre de la zone. Cette portion de réseau est plus communément appelée "boucle locale".

le NRA, c'est le cœur du réseau ADSL

Le NRA se compose de plusieurs parties. D'un côté, on trouve le répartiteur Orange et, de l'autre, une salle de dégroupage où sont réunis tous les DSLAM des fournisseurs d'accès alternatifs comme Free, SFR, Bouygues Télécom. Le DSLAM (Digital Subscriber Line Access Multiplexer) est un équipement qui fait la liaison entre les lignes des abonnés et le réseau de l'opérateur auquel il appartient. Le DSLAM est donc le premier équipement ADSL géré par un autre opérateur qu'Orange (dans le cas du dégroupage), et sur lequel les opérateurs gèrent le trafic Voix et le trafic Internet. 

Qu'est-ce que le dégroupage ADSL ?

En tant qu'opérateur historique, Orange est le propriétaire de la boucle locale cuivre. Mais, depuis 2001, la loi l'oblige à son louer son réseau à d'autres opérateurs afin que ces derniers puissent eux aussi commercialiser leurs offres internet. Autrement dit, cette loi marque l'ouverture du réseau téléphonique à la concurrence. C'est ce qu'on appelle le dégroupage.

Pour dégrouper un NRA, les opérateurs comme SFR, Bouygues Telecom ou Free doivent donc louer la boucle locale cuivre d'Orange, c'est à dire la parcelle comprise entre le NRA et la prise téléphonique des abonnés. Le raccordement s'effectue au sein même des NRA, dans la salle de dégroupage, où sont installés les DSLAM des fournisseurs d'accès à internet.

Grâce au dégroupage total de la boucle locale en cuivre, ils peuvent relier désormais les foyers en utilisant leurs propres infrastructures. Résultat : cela permet aux abonnés de ne plus payer l'abonnement à la ligne fixe Orange en plus de leur forfait box. En outre, le dégroupe induit une diversification des services proposés aux clients, qui peuvent dès lors bénéficier de la TV par ADSL via le décodeur de leur box, mais aussi de débits plus rapides (grâce au VDSL2 par exemple).

Selon l'ARCEP, au 1er avril 2024, 95,5% des lignes ADSL sont situées en zones dégroupées dans 17725 NRA. Sur les 21485 NRA du réseau ADSL en France, 3760 n'étaient pas dégroupés et le seront sans doute jamais vu le déploiement de la fibre optique.

Nombre de NRA dégroupés par opérateur
(source : Ariase - juillet 2024)

Bouygues Telecom

13662  
(dont 4139 en propre)

Free

17476

SFR

11915

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Quelle offre ADSL faut-il choisir ?

Sur le marché des box ADSL, il existe une petite cinquantaine d'offres internet. Alors laquelle choisir ? Vous aurez tout d'abord à choisir un opérateur, entre Free, Bouygues Telecom, Orange et SFR, ainsi que Sosh et RED, leurs filiales à bas coût. Puis, vous devrez décider quel type d'abonnements vous souhaitez avoir entre les offres qui proposent uniquement une connexion à Internet, celles qui embarquent l'internet et la téléphonie, les abonnements avec en plus un service de télévision, ou avec un forfait mobile inclus, ou encore les box internet avec une TV connectée.

Mais choisir une box ADSL, c'est aussi choisir des services. Des services internet, tout d'abord. Car, certains abonnements incluent par exemple un répéteur Wi-Fi. Ou, ensuite, des services en matière de loisirs numériques. En effet, avec certaines offres triple play, il est possible d'avoir un décodeur compatible Google TV, pour télécharger ses applications préférées. Avec d'autres, il est possible de s'abonner, voire même d'avoir un abonnement gratuit, à un ou plusieurs plateformes de vidéos à la demande.

Enfin, au moment de choisir une box internet ADSL, vous regarderez forcément les prix. En effet, tous les opérateurs ou presque proposent des tarifs promotionnels valables pendant un an, après quoi ils augmentent sensiblement. Au moment de choisir, donc, n'hésitez pas à profiter des promos mais calculez aussi le prix de revient des forfaits sur deux ans, afin de savoir si elles ont réellement intéressantes.

C'est quoi une zone blanche ADSL ?

Actuellement, plus de 99,7% des logements français peuvent se connecter à internet via leur ligne téléphonique fixe… Si vous faites partie des foyers restants, non éligibles à internet en ADSL, vous êtes alors dans une zone blanche. Cette absence de connexion ADSL vient du fait que votre logement est trop éloigné du central téléphonique, et que le signal ADSL est trop atténué par la distance. Heureusement, ces zones blanches ne concernent que quelques dizaines de milliers de foyers.

En revanche, un plus grand nombre de personnes habitent dans ce que l'on appelle une zone grise. C'est à dire qu'elles ont un accès à internet en ADSL, mais le débit est bien trop faible. Comme elles habitent trop loin du central téléphonique, la qualité de la connexion internet est insuffisante pour bénéficier des services en ligne de base. On estime généralement qu'un débit internet inférieur à 2 ou 3 Mbit/s ne permet pratiquement pas d'utiliser son accès internet dans des conditions décentes.

Néanmoins, avec les box 4G ou encore l'internet par satellite, il existe plusieurs solutions pour se connecter à Internet en zone blanche... en attendant l'arrivée de la fibre optique.

Parfois aussi, il arrive que des personnes n'ont pas de connexion ADSL alors même qu'elles n'habitent pas dans une zone blanche. Si c'est le cas, c'est sûrement parce que vous venez d'aménager dans un logement qui est resté inoccupé pendant plus de six mois, auquel la ligne a été coupée et il faut juste la réactiver. Autre cas de figure, celui les logements les plus isolés et les plus anciens, qui n'ont jamais bénéficié d'une ligne téléphonique et ne peuvent donc pas être éligible à l'ADSL. Dans ce cas, il faudra faire tirer une ligne, mais le coût peut s'avérer très important. Il sera alors peut-être plus judicieux de se tourner vers une technologie alternative à l'ADSL pour avoir Internet.

La différence de débit entre l'adsl et la fibre est phénoménale

Quel avenir pour l'ADSL et le VDSL ?

L'ADSL a largement contribué à la croissance du haut-débit en France. Mais, cette technologie a atteint ses limites et elle ne cesse de perdre des abonnés. Entre septembre 2020 et septembre 2021, par exemple, le nombre de clients ADSL est passé de 16 à 13 millions selon l'Arcep. 

Avec plus de de 38.7 millions de foyers éligibles en 2024, la fibre optique ne cesse de progresser en France. D'ailleurs, le nombre d'abonnés fibre est désormais supérieur à celui des abonnés ADSL/VDSL.

Pour des raisons de performances techniques et d’obsolescence, mais aussi pour des raisons d’efficacité, de coûts, ou encore de consommation énergétique, L'Arcep, le régulateur des télécoms, estime qu'il n’est pas pertinent, à terme, de conserver et d’entretenir deux infrastructures, à savoir le réseau cuivre historique et le réseau fibre optique), alors même que la fibre doit être généralisé sur tout le territoire d'ici 2025. Orange, qui est chargé de l'entretien du réseau ADSL/VDSL, a annoncé sa volonté de fermer le réseau historique cuivre à l'horizon 2030.

Cette fermeture va se faire en deux étapes. Dans un premier temps, jusqu'en 2025, plus aucun abonné ne pourra souscrire une offre ADSL/VDSL dans les zones où les quatre opérateurs ont déployé la fibre. Cela concerne déjà 15 millions de locaux (source Arcep au 30 septembre 2021). Dans un deuxième temps, à partir de 2026 et jusqu'en 2030, les abonnés cuivre existants devront souscrire à une offre fibre, dès lors qu'ils se trouveront dans une zone fibrée. Ou, le cas échéant, opter pour une solution alternative comme la 4G fixe. Néanmoins, promet Fabienne Dulac, PDG d'Orange France, "s'il n'y a pas de très haut débit dans la commune, il n'y aura pas de décommissionnement du cuivre".

Dans les faits, la fin de l'ADSL est déjà une réalité. Depuis plusieurs années, Orange ne commercialise plus de nouvelles lignes empruntant le réseau téléphonique commuté (RTC) et les premiers lots de communes où la fermeture commerciale et technique est décidé sont désormais annoncés.

Quelles différences entre l'ADSL et la fibre optique ?

L'ADSL, c'est le haut débit, le VDSL, c'est l'antichambre du très haut débit mais il ne concerne qu'un nombre très limité de personnes et la fibre optique, c'est le très haut débit.  Entre l'ADSL (jusqu'à 8 Mb/s), l'ADSL2 (jusqu'à 20 Mb/s), le VDSL2 (jusqu'à 95 Mb/s) et la fibre optique (jusqu'à 8 Gb/s), il y a une différence de débit phénoménale. Cela n'a même rien à voir.

Mais, ce n'est pas la seule. En effet, une connexion à Internet via la fibre optique est beaucoup plus stable qu'une connexion via l'ADSL. En outre, avec la fibre optique, il n'y a pas de perte de débit liée à l'éloignement de box par rapport au central, contrairement à aux technologies xDSL.

Résultat, grâce à la faculté de la fibre optique à transporter des débits très importants, différentes personnes d'un même foyer de faire des usages simultanés sans contrainte liée au partage des débits. Ce que ne permet pas l'ADSL. Enfin, la fibre optique permet à certains usages d'émerger ou de se banaliser, comme le streaming en 4K ou le cloud gaming.

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